14 octobre 2009

Chefferie de l'ADQ: Le moment décisif




À moins d’une semaine du Congrès à la chefferie de l’Action démocratique du Québec (ADQ), qui couronnera le nouveau chef du parti politique le 18 octobre prochain à Québec, je suis fin prêt à vous annoncer quel sera mon choix.

La course a été longue. Très longue. Au cours des derniers mois, j’ai eu l’occasion d’observer, d’écouter et de rencontrer les candidats. La décision que j’annonce aujourd’hui fut longuement réfléchie car elle aura une incidence particulière sur l’avenir du parti auquel j’ai décidé de consacrer tout mon temps en 2007.

Au début de la course, j’étais à la recherche du «messie» qui viendrait sortir l’ADQ de la torpeur qui l’affligeait et qui l’afflige toujours depuis l’élection de 2008. Je n’ai jamais trouvé de tel «messie» ni chez les candidats déclarés, ni chez aucun adéquiste. Une telle personne n’existe tout simplement pas. Que voulez-vous, personne n’est parfait! Ainsi, considérant l’absence de consensus évident, j’ai procédé par élimination pour déterminer quel serait le meilleur choix pour les adéquistes.

Après mûre réflexion, j’en suis venu à la conclusion que seul Christian Lévesque présente la personnalité et les idées nécessaires au retour en force de l’ADQ et ce, dès les prochaines élections en 2012.

Je vous propose donc de suivre le processus d’élimination que j’ai effectué afin d’en arriver à la conclusion que je vous présente aujourd’hui. À noter que je ne suis toujours pas fixé quant à mon second choix. Ce sera à voir d’ici dimanche…


Premier éliminé : Gilles Taillon


Beaucoup lui ont reproché d’avoir été l’un des maîtres d’œuvre du programme adéquiste de 2008, programme qui dirigea le parti tout droit vers la défaite dont le souvenir est encore très frais dans la mémoire adéquistes. Mais n’oublions pas qu’il fut aussi le maître d’œuvre du programme de 2007, programme qui – on s’en souviendra – avait propulsé les troupes adéquistes vers des sommets jusque-là inespérés. Il manque peut-être un peu de charisme, certes, mais Gilles Taillon jouit d’une bonne notoriété au sein de la population, un avantage que les deux autres candidats n’offrent pas nécessairement, du moins pas autant que lui.

Comme beaucoup de Québécois, j’ai un profond respect pour Gilles Taillon. Il y a quelques années, il aurait pu faire un bon chef pour l’ADQ.  En ce qui me concerne, la maladie de M. Taillon, bien que fort déplorable, aura été un facteur décisif qui me force bien malgré moi à mettre la candidature de Gilles Taillon de côté. Je n’en dis pas plus, mais vous pouvez très bien vous imaginer les tenants et aboutissants des tels problèmes de santé pour un chef de parti.

Avec tout le respect que j’ai pour Gilles Taillon, je crois que celui-ci devrait se retirer de la course avant la fin pour se concentrer sur les traitements de sa maladie. Il ne ferait que diviser inutilement le vote, considérant qu’il soit possible qu’il ait à démissionner prématurément de son poste de chef si la maladie venait à prendre le dessus…

Je profite de l’occasion pour souhaiter à M. Taillon un prompt rétablissement et surtout bon courage à lui et à ses proches.


Second éliminé : Éric Caire


Arrogant et parfois même agressif, Éric Caire a donné dès le départ le ton de sa campagne lors du premier débat de la course organisé par la Commission des jeunes. Le reste de la campagne – on s’en souviendra – s’est déroulé à l’image de ce premier débat : chaotique et négatif sur toute la ligne. Où est passé le grand débat d’idées tant attendues? Caire, tout comme Taillon, a une grande part de responsabilités dans la tournure ridicule et honteuse qu’a pris notre première course à la chefferie. Combien d’appuis de plus cela nous a-t-il fait perdre? On ne saurait dire avec exactitude, mais les résultats désastreux de l’élection partielle dans Rousseau, qui s’est déroulé en grande partie en plein cœur de la controverse Caire/Taillon, sont plus qu’éloquents.


L’accès universel à l’éducation : non négociable!

Revenons à ce premier débat du mois d’août. Éric Caire avait alors endossé l’ensemble des propositions de la CDJ, notamment celle portant sur l’augmentation à des niveaux extrêmes les frais de scolarité universitaires. Dans l’un de ses nombreux épisodes de surexcitation de la journée, un Éric Caire parfois agressif, parfois énervé, mais toujours irrespectueux de ses adversaires (comme l’a dénoncé entre autres Gilles Taillon suite au débat) apostropha ainsi Christian Lévesque :

«Pourquoi es-ce que je devrais payer pour que tes enfants aillent à l’école?»

«Parce que je paye aussi pour les tiens», aurait dû lui répondre l’aspirant-chef Lévesque!

Choisissons-nous les familles dans lesquelles nous naissons? Les enfants de Christian Lévesque devraient-ils être pénalisés dans leurs études parce que leur père a réussi, parce qu’il est ‘’riche’’, comme dirait Éric Caire sur un ton accusateur? Comme si réussir était une maladie! Depuis trop longtemps au Québec, la réussite financière est découragée, le legs de l’Église catholique dominante d’autrefois se faisant encore ressentir... Mais nous sommes aux XXIe siècle, bon sang! Et le candidat Caire, avec sa vision d’une monde révolu, dépassé, semble tout droit sorti d’un film des années 50.

Vous l’aurez deviné, j’ai beau être de droite, je suis totalement en désaccord avec les positions d’Éric Caire en matière de financement des études post-secondaires.

À l’heure où nos entreprises et nos gouvernements sont forcés de dépenser à coups de millions pour faire venir des experts et des diplômés de par le monde, ne serait-il pas normal que nous pensions plutôt à investir cet argent dans l’avenir NOTRE jeunesse?

On ne peut chiffrer combien un diplômé peut rapporter à la société suite à l’obtention de son certificat. Chose certaine, c’est qu’au bout du compte, après avoir passé plus de quarante ans sur le marché du travail, un diplômé moyen aura sans doute rapporté beaucoup plus, monétairement ou non, que ce que la collectivité aura investi dans sa formation au départ, intérêts inclus. L’argent que notre gouvernement ‘’dépense’’ en éducation n’est en fait rien de moins qu’un investissement à long terme. Quelques mesures de rétention de nos diplômés tels le contrat d’études (où l’étudiant garantit qu’il demeurera au Québec pendant les X années suivant la complétion de ses études) et une rémunération compétitive de nos professionnels suffiraient à assurer le gouvernement et les contribuables québécois que cet ‘’investissement’’ sera rentable.

Mais le candidat Caire n’a pas opté pour ce choix. Désirant davantage ‘’brasser la cage’’ aux Québécois plutôt que de les aider à s’aider eux-mêmes, Éric Caire fait un trait sur l’économie du savoir, une idée à laquelle de nombreux électeurs ont adhéré afin de sortir la nation de son passé de ‘’cheap labour’’. S’attaquer à l’éducation – et l’éducation post-secondaire de surcroît – c’est s’attaquer au futur du Québec, c’est renoncer à ce que l’ensemble des générations à venir ait à sa disposition tous les outils nécessaires pour leur assurer le succès tant attendu. Je veux bien adhérer au principe de l’utilisateur-payeur (dans certains cas précis) et du régime minceur dans les dépenses de l’État, mais l’accessibilité à l’éducation est un sacrifice que je ne suis pas prêt à faire pour le bien de notre nation. Le privé est déjà là pour ceux qui ont les moyens de se le payer. Le public, lui, est là pour ceux qui n’ont pas eu la même chance que ces derniers. Si on fait payer tout le monde, le principe d’égalité des chances – permettez-moi l’expression - vient de manger toute une claque…


Éric Caire et Mario Dumont : bonnet blanc, blanc bonnet…

Éric Caire se présente comme le champion du travail d’équipe. Laissez-moi rire!

À ceux qui ont été déçu par le manque d’écoute et d’ouverture de l’ancien chef, je dirai simplement que le «background» de M. Caire est sensiblement le même que celui du nouvel animateur-vedette de V : c’est une personnalité forte qui occupera toute l’attention médiatique, ne laissant une fois de plus que très peu de place à l’équipe qui l’entoure. Élire un autre «Mario» cristalliserait dans l’opinion publique l’idée selon laquelle l’ADQ est le parti d’un seul homme.

Nous avons besoin d’un meilleur chef que le précédent. Un vrai leader se reconnaît à sa capacité à bien s’entourer de gens compétents et crédibles, bref, d’une véritable équipe pour le Québec. Je ne crois sincèrement pas qu’Éric Caire soit la personne qu’il nous faille pour cela.


Mon choix : Christian Lévesque

Alors qu’il ne reste que quelques jours avant la fin de cette course, on peut alléguer sans l’ombre d’un doute que Christian Lévesque a fait une campagne ponctuée par l’optimisme et le respect. Il n’a jamais été mêlé aux guéguerres infantiles de Caire et Taillon. Pour s’être montré digne d’un véritable chef de parti, voire même d’un chef d’État, parce qu’il a gardé le cap, la tête haute et sans tenter de salir ses adversaires au passage, Christian Lévesque mérite notre respect et notre appui. S’il est élu, au lendemain du 18 octobre, Christian Lévesque saura rassembler l’ensemble des adéquistes du Québec car il aura su en bout de ligne éviter le piège des campagnes négatives et irrespectueuses, demeurant ainsi bien au-dessus de la mêlée. Bon démocrate, il a même été jusqu’à aider Jeff Plante pour qu’ait véritablement lieu un débat d’idées. On ne saurait en dire autant de ses adversaires…

Christian Lévesque a un plan ambitieux non pas seulement pour le Québec, mais aussi pour le parti. Car pour lui, il faut d’abord faire le ménage au sein de notre propre organisation avant de s’attaquer aux vrais problèmes du Québec. Oui, Christian est le chef qui saura remettre l’ADQ sur les rails. Il prévoit revoir de fond en comble le fonctionnement de l’organisation et des communications du parti. Issu du milieu des affaires, on peut déjà présager que le Chef Lévesque sera le champion du financement et de la planification!

Proche des jeunes (il est le plus jeune des trois candidats, soit dit en passant), Christian Lévesque s’est toujours montré très rassembleur. Pragmatique, refusant de s’accoler une étiquette, il préfère adhérer aux idées qui feront avancer le Québec plutôt que de s’encarcaner dans les dogmes du siècle dernier. Il est aussi le seul candidat à la chefferie à avoir pris une position audacieuse afin de réaliser pour de bon l’autonomie du Québec. Par ailleurs, je publierai d’ici à vendredi un article consacré entièrement à l’autonomie et s’adressant directement aux plus nationalistes des adéquistes, à qui je conseille vivement d’opter pour le candidat Lévesque.

Certes, M. Lévesque n’est plus député à l'Assemblée nationale et il est sans doutes le moins connu des trois candidats au sein de la population. Mais ce sont là des inconvénients mineurs qui seront facilement surmontables dès la première année faisant suite à son élection à titre de chef du parti. D’ailleurs, je vous pose la question : à votre avis, le fait qu’il soit moins connu de la population en général est-il vraiment un inconvénient?


En conclusion

Le 8 décembre dernier, les Québecois ont envoyé un message clair aux troupes adéquistes. Nous devons à notre tour leur démontrer que nous avons compris la leçon, que nous avons fait nos devoirs. L’élection de Christian Lévesque sera, à mon avis, le meilleur moyen d’amener un vent de renouveau sur l’ADQ, un changement radical en contraste avec le leadeship révolu de Mario Dumont. Christian Lévesque est l’image d’une nouvelle génération de leaders, d’une nouvelle façon de faire en politique et de voir le Québec.

Le 18 octobre, chers amis, je vous encourage à faire comme moi le choix audacieux du changement.

Ensemble, ayons une vision d’avenir, votons Christian Lévesque!




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